Camille BELAIR Les Nouvelles Dentellières

Item

Title
Camille BELAIR Les Nouvelles Dentellières
Description
On peut voir sur cette image un homme et une femme portant un tableau et leurs mains sont recouvertes par des gants. La photo a été prise en intérieur avec un éclairage artificiel. Sur le tableau, au premier plan on voit une jeune fille bien coiffée et habillée d’une robe jaune à col blanc. Son corps est légèrement penché vers l’avant. Devant elle, une machine à coudre est posé ainsi que divers tissus et fils. À l’arrière plan du tableau, on aperçoit une autre femme vêtu en vert devant une machine à coudre. Cependant cette femme à l’air bien différente de la jeune fille au premier plan.
La jeune fille au premier plan est la fameuse Dentellière peinte par Vermeer au XVIIe siècle. Sa silhouette a été détouré et incrusté dans la photo de Akash. L’autre femme à l’arrière plan est tout simplement une ouvrière bangladaise travaillant dans une usine textile.
A comme étudiant
Camille BELAIR
A comme question
1 - Justification du caractère trompeur de l'image
2 - Analyse syntaxique
3 - Analyse sémantique
4 - Analyse pragmatique
5 - Pourquoi et en quoi cette image est-elle trompeuse ?
6 - Raisons de ce choix
7 - Conclusion
8 - Bilan
A comme réponse
1 - Mon image peut-être considéré comme une image trompeuse pour deux raisons. La première par la crédibilité de sa présentation. En effet, mon image est incrusté dans le site du Louvre et il m’a suffit de reproduire plus ou moins à la perfection le visuel graphique du site officiel. La deuxième raison pour laquelle mon image est trompeuse est la manière dont j’ai utilisé l’image de La Dentellière de Vermeer. En effet, si le spectateur ne prête suffisamment pas attention, il ne remarque pas que le tableau a été modifié. Il faut zoomer ou se rapprocher pour se rendre compte qu’il s’agit d’un faux tableau.
En soit, on peut dire que mon image est presque une double-image trompeuse : d’abord par le côté crédible du site du Louvre, et par la modification du tableau de Vermeer.
2 - L’image présenté est à première vue une capture d’écran du site internet du Louvre et plus particulièrement de leur page d’actualité sur les expositions.

Sur le plan technique, l’image est un montage photographique composé de capture du site internet du Louvre, une partie du tableau La Dentellière de Vermeer ainsi que deux photographies : l’une provenant du Riskjmuseum d’Amterdam (prise lors d’une exposition consacré à Vermeer en février 2023) et l’autre est une photographie d’une usine textile au Bangladesh prise par le photographe GMB Akash.

Sur le plan iconique, on peut voir sur cette image un homme et une femme portant un tableau et leurs mains sont recouvertes par des gants. La photo a été prise en intérieur avec un éclairage artificiel. Sur le tableau, au premier plan on voit une jeune fille bien coiffée et habillée d’une robe jaune à col blanc. Son corps est légèrement penché vers l’avant. Devant elle, une machine à coudre est posé ainsi que divers tissus et fils. À l’arrière plan du tableau, on aperçoit une autre femme vêtu en vert devant une machine à coudre. Cependant cette femme à l’air bien différente de la jeune fille au premier plan.

La jeune fille au premier plan est la fameuse Dentellière peinte par Vermeer au XVIIe siècle. Sa silhouette a été détouré et incrusté dans la photo de Akash. L’autre femme à l’arrière plan est tout simplement une ouvrière bangladaise travaillant dans une usine textile.

Sur le plan textuel, sur le « faux site » du Louvre, plusieurs textes ont été rajoutés pour rendre crédible cette fausse exposition. Tout d’abord en gras et majuscules on retrouve le nom de l’exposition : « Les Nouvelles Dentellières ». Ce nom fait évidemment référence au tableau de Vermeer, mais le mot « nouvelles » fait référence à l’arrière plan du tableau. Cette interprétation est accentué par le sous-titre de l’exposition : « De Vermeer à Shein ». Enfin on retrouve en dessous de ces titres les dates de l’exposition.

Enfin, sur le plan plastique, l’image a été prise de face avec le tableau au centre de la photo. L’homme et la femme se tiennent sur les lignes de force et leurs bras tendus créés des lignes de fuites qui renvoie l’oeil du spectateur vers le tableau.
3 - Le tableau La Dentellière de Vermeer fait partie des chefs d’oeuvres du musée du Louvre, mais c’est aussi un des tableaux les plus connus du peintre néerlandais. Vermeer est une figure de la peinture néerlandaise. Une grande majorité de ces tableaux représentait des scènes de genre, c’est à dire des scènes intimes du quotidien et il valorisait également des activités domestiques (ex. La Laitière). Il est dit également que Vermeer était le peintre du silence et détail car la plupart des activités peintes dans ces scènes de genre sont des activités silencieuses où qui font appel à un sens du détail particulier. C’est le cas pour le tableau La Dentellière.

Dans le montage des « Nouvelles Dentellières », il y a clairement une comparaison et une opposition qui peut-être faites entre la dentellière de Vermeer et notre ouvrière textile. La dentellerie est une activité qui requiert minutie et attention pour que le motif que l’on souhaite réaliser puisse être le mieux réussis possible et qu’elle dure dans le temps. De plus, la dentellerie a toujours été considéré comme un travail d’artisanat noble et de qualité, tout comme la confection de vêtements. Cependant, ici notre dentellière se retrouve dans une usine où son métier à dentelle est remplacé par une machine à coudre qui fait le travail de ses mains à sa place. Egalement, de nos jours la priorité des industries de textiles n’est pas de produire des vêtements de qualités mais de fabriquer des vêtements plus rapidement quitte à en négliger sa qualité. La standardisation des usines a changer la manière dont on traite le textile et l’on passe alors d’une dentellière au travail méticuleux et soigné, à une nouvelle dentellière au travail bâclée et peu soigné.
Cette opposition entre qualité, détail du travail textile et médiocrité amène un autre sens à l’image celui de la fragilité.

La fragilité dans cette image est apporté de plusieurs manières. D’abord par la dentellière qui comme nous l’avons évoqué précédemment s’attarde sur une activité où le tissu produit est extrêmement fragile. En effet, la dentelle se fabrique à partir de fils de soie extrêmement fins qu’il faut croiser pour former les motifs que l’on souhaite. Cette fragilité du fil se manifeste aussi avec notre ouvrière textile qui par soucis de temps et de productivité se voit restreinte à utiliser peu de fil ou un fil de mauvaise qualité pour faire tenir les vêtements qu’elle confectionne.
Enfin, un dernier élément nous permet de retrouver ce thème de la fragilité avec les deux personnes tenant le tableau. On a pu voir que ces personnes portaient des gants en manipulant le tableau indiquant qu’il s’agit de régisseur spécialisé dans la manipulation et le transport d’oeuvres d’art. Cette symbolique de la fragilité d’une oeuvre contraste totalement avec son sujet. Les usines dans lesquels travaillent les ouvriers textiles ne sont pas souvent aux normes et la sécurité des ouvriers n’est jamais garantie. Et ici, notre ouvrière et dentellière se font transporter avec une grande délicatesse et du soin. On se préoccupe plus de l’oeuvre que de l’être humain qui s’y trouve ce qui est assez ironique en un sens.
4 - Vers la fin du XXe siècle, de nombreuses entreprises ont fait le choix de délocaliser leurs usines de fabrications textiles dans des pays du Tiers pour deux raisons économiques : produire en dépensant moins. Aujourd’hui, le Bangladesh est le 2e pays producteur de textile au monde (après la Chine) avec 3 500 usines employant des milliers de personnes. En 2013, il y a eu une crise du textile après l’effondrement d’une usine à Rana Plaza qui a couté la vie à 1 100 ouvriers. Après cette catastrophe, le gouvernement avait promis des mesures pour améliorer les conditions de travail et les salaires des ouvriers textiles. Cependant, depuis le mois de novembre 2023, de nombreuses usines se sont mis en grèves car aucun changement n’a été apporté.

Autre contexte important qu’il faut souligner est la crise de l’artisanat dans le domaine du textile. En effet, l’industrie de la dentelle est en plein déclins depuis le milieu du XXe siècle. Dans les années 1910, on comptait rien que dans le secteur de Calais plus de 500 fabriques pour 40 000 ouvriers, aujourd'hui sur le territoire français on ne trouve plus que 5 000 salariés.
5 -
6 - Je souhaitait dénonçait deux problèmes : la disparition de l’artisanat et du savoir-faire textile mais aussi la crise des ouvrières textiles du Bangladesh. C’est le concept de « fake news » qui m’a inspiré pour créer mon image que j’ai intitulée « Les Nouvelles dentellières ».
7 -
8 -
Date Created
13/12/2023 13:39:39
Identifier
1106 3694 13/12/2023 13:39:3