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Title
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Alexis Dufour Ressources planétaires : on consomme 4 fois trop
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Description
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Il s'agit d'une représentation de la Terre sous la forme d'un trognon de pomme, avec un fond représentant l'espace.
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A comme question
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1 - Justification du caractère trompeur de l'image
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2 - Analyse syntaxique
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3 - Analyse sémantique
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4 - Analyse pragmatique
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5 - Pourquoi et en quoi cette image est-elle trompeuse ?
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6 - Raisons de ce choix
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7 - Conclusion
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8 - Bilan
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A comme réponse
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1 - Cette image est trompeuse par la forme du sujet principal de l’image : la Terre. En effet, si on enlève la phrase qui sert à la fois de titre et de légende, on pourrait se méprendre sur la signification de ce dessin. Cela est dû à la forme qui est donnée à la Terre : celle d’un trognon de pomme. Dès lors, on pourrait penser sans cette phrase qu’il pourrait s’agir d’une ébauche de dessin, destinée devenir une nature morte sur fond noir. Cependant, la phrase est présente pour nous éclairer sur les véritables intentions de l’auteur et la signification de son message. Enfin le fond noir présent derrière le sujet principal peut également être interprété de différentes manières. S’il est plutôt logique de penser que ce fond noir, sur lequel on retrouve de nombreux points blancs, correspond à l’espace (ou vide spatial), peuplé d’étoiles, le noir peut également amener à la thématique du deuil et ainsi insister sur la gravité de la situation actuelle et à venir de l’environnement.
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2 - Afin de débuter l’analyse syntaxique, nous allons dans un 1er temps nous intéresser aux signes plastiques présents sur cette image. Pour ce qui est du support matériel, on peut dire que cette caricature a dans un premier temps été réalisée sur du papier à dessin, avant d’être reproduite sur les pages du journal l’Avenir et d’être numérisée pour apparaitre dans le journal en ligne. Si on ne dispose pas vraiment d’informations sur le format de cette image, on peut parvenir à deviner à peu près sa taille réelle par le biais du format du journal dans lequel elle apparaît. En effet, on sait que cette image ne remplit pas la totalité d’une page du journal l’Avenir, qui est au format semi-berlinois, soit 21x29cm. Cette image peut donc avoir un format 2 fois plus petit, afin de pas recouvrir une trop grande partie de la page, pour laisser de la place au texte. Cette image répond donc à la fois aux normes de ce journal mais aussi au format numérique, afin de pouvoir être publiée par voie écrite et numérique.
En ce qui concerne les couleurs, on peut noter que le nombre de couleurs est assez limité, ce qui est plutôt logique, étant donnée le fait qu’une caricature est un dessin plutôt simple à comprendre et qui ne s’appuie pas sur une profusion de couleurs afin de faire passer son message. Parmi les couleurs présentes, on retrouve tout d’abord le noir qui tapisse le fond de l’image. On trouve ensuite sur le sujet principal un mélange entre des couleurs chaudes (jaune assez présent, marron) et froides (bleu assez présent, vert). Enfin, on peut noter la présence d’une touche de blanc sur le fond (écriture et points) et le sujet principal.
La composition de cette image est assez simple à lire. En effet, elle est assez unidimensionnelle car le fond étant totalement noir, on ne distingue pas d’éléments pouvant être analysés, ce qui est aussi le cas autour du sujet principal, qui prend ici la forme d’un trognon de pomme, mis à part le titre que l’on aperçoit au-dessus de lui. De plus, l’absence de lignes de fuite entraîne l’absence de profondeur dans cette image, lui donnant donc ainsi un caractère unidimensionnel, même si cette image est en 2 dimensions et donc analysable sur le la longueur (ou hauteur) et la largeur. Le cadre de cette image n’est quant à lui ni très haut, ni très large car il a un but précis : mettre en valeur et en évidence le sujet au centre de l’image, en évitant une hauteur et une largeur superflues. En effet, un cadre assez petit permet de mettre en avant un sujet unique et central, en effectuant sur lui une sorte de focus. La présence du titre au-dessus du trognon de pomme, sujet principal vient renforcer cet effet de focus qu’exerce sur lui le cadrage de l’image.
Afin de poursuivre l’analyse syntaxique de cette image, nous allons nous intéresser aux signes iconiques qui y sont présents. L’image soumise à notre étude prend place dans un certain vide. En effet, le fond étant de couleur noir, on ne peut pas se situer, mis à part dans un seul endroit : l’espace. Ce fond noir est d’ailleurs émaillé de points blancs. Enfin, on trouve un élément central dans cette image, qui est donc le cœur du sujet : le trognon de pomme. Ce trognon de pomme n’est cependant pas comme les autres puisque la couleur de la peau de la pomme, qui hormis le vert, est composée de différentes couleurs inhabituelles pour une pomme : le bleu, le marron et le blanc.
Afin de conclure cette analyse du plan syntaxique, on va maintenant s’intéresser au plan linguistique. Au sein de cette image, on distingue 2 éléments linguistiques. Il y a tout d’abord le nom Sondron dans le coin inférieur droit, qui correspond à la signature de l’auteur. On trouve ensuite en haut de l’image la phrase : « Ressources planétaires : on consomme quatre fois trop ! ». Cette dernière est centrée et correspond au titre (ou à la légende) de l’image et porte ainsi une partie de son sens.
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3 - Afin de débuter l’analyse sémantique, nous allons tout d’abord nous intéresser aux interprétants symboliques et plus précisément dans un premier temps, aux couleurs présentes dans cette image. En effet, ces dernières, dans le cadre de cette image, possèdent tout d’abord une valeur descriptive. Cependant, elles peuvent également être vectrices de signification car elles véhiculent des signifiés particuliers, ici propres à la société contemporaine :
- Le noir, couleur majoritaire dans cette image, fait ici référence à l’espace et au vide sidéral. En effet, la lumière n’étant pas réverbérée comme sur Terre, le noir complet y règne. Le fait que cette couleur soit utilisée pour représenter l’espace est également confirmé par la présence de nombreux points blancs émaillant ce fond noir, qui servent donc à marquer la présence d’étoiles. Cependant, le noir peut également symboliser la mort et le deuil, ce qui signifie que l’avenir de la Terre est sombre et funeste.
- Le jaune, seconde couleur dominante, symbolise quant à lui la chair de la pomme, seulement visible lorsqu’elle est entamée. Le fait que le jaune soit si prégnant dans cette image est dû au fait que la pomme soit arrivée au trognon. D’autre part, le jaune symbolise la vitalité et l’espoir. Cependant, le fait que la chair jaune de la pomme se soit grandement amenuisée, puisqu’on en est au trognon, peut signifier que vitalité et l’espoir disparaissent progressivement.
- Le bleu, dernière couleur dominante, est présent pour marquer la présence des océans. En effet, la pomme que l’on voit dans cette image représente la Terre, qui est composée majoritairement d’eau, ce qui montre donc que le bleu est présent ici pour représenter l’eau.
- Le vert présent sur la pomme est le symbole de la végétation et de l’environnement. Couleur pouvant symboliser également la vitalité et l’espérance, sa présence en proportion plus modeste signifie que la Terre et l’environnement se meurent et que la vie s’amenuise.
- Le marron représente quant à lui la croûte continentale et terrestre, usage qui lui est accordé en cartographie et géographie. Cependant, le marron peut également signifier la saleté et l’impureté, ce qui vise à montrer que la Terre est souillée par la pollution causée par l’Homme.
- Le blanc enfin, est utilisé sur le trognon de pomme pour représenter la banquise. Sa présence en faible quantité peut symboliser la fonte des glaces qui est causée depuis de nombreuses années par le réchauffement climatique.
A la suite de l’analyse du sens porté par les couleurs, on va s’intéresser à l’autre élément porteur de sens dans cette image : la forme de la pomme. En effet, la forme de la pomme au centre de l’image correspond à un trognon. Cela signifie ici que la pomme a donné tout ce qu’elle pouvait, puisqu’une fois arrivé au trognon, il n’y a plus rien à manger sur une pomme. La pomme, dans le cadre de cette image, correspond à une métonymie de la Terre, puisqu’elle se substitue à cette dernière (ce qui est accentué par le fait que la pomme soit un fruit et donc un élément végétal), avec des rappels cependant qu’elle la représente (cf. sens des couleurs). De plus, le trognon de pomme sert également de métaphore à l’épuisement des ressources que la Terre offre en une année, car le fait d’arriver au trognon signifie qu’il n’y a plus rien à en tirer après et donc que les ressources sont épuisées.
Le message de cette caricature est donc de montrer que la Terre est déjà arrivée au bout de ce qu’elle pouvait offrir, les ressources qu’elle est capable de produire en 1 an étant déjà épuisées, alors qu’une année ne s’est pas encore écoulée. Cela signifie que l’Homme va devoir vivre « à crédit » jusqu’à la fin de l’année, en utilisant donc beaucoup plus que ce que la Terre est capable d’offrir en une année. Dès lors, on peut se demander si la scène décrite dans cette photographie est une allotopie. L’allotopie est l’écart par rapport à l’image de référence « isotopie ». Donc si l’image de référence est cette même image mais avec une pomme entière ou entamée proportionnellement en fonction du mois de l’année correspondant (ex : à moitié entamée en juin), alors cette image est une allotopie, ce qui semble plutôt être le cas ici.
Afin de conclure l’analyse du plan sémantique de cette image, on va se pencher sur la relation texte-image. Cette relation est très importante dans le cadre d’une caricature, et donc dans cette image. En effet, le texte présent dans cette image, correspondant à la phrase : « Ressources planétaires : on consomme quatre fois trop ! » remplit plusieurs rôles. Il vient tout d’abord simplifier la compréhension du message par les lecteurs, qui correspond ici au fait que l’on consomme trop. Cette fonction est souvent attitrée pour le titre ou la légende d’une caricature. D’autre part, cette légende vient appuyer le message, en montrant la gravité de nos actes, afin d’obtenir un impact plus fort, visant à faire comprendre la gravité de la situation actuelle en ce qui concerne l’environnement et la consommation.
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4 - Afin de débuter l’analyse pragmatique de cette image, il faut évoquer le contexte dans lequel cette caricature a été réalisée. Cette caricature a été réalisée durant le mois d’août 2017. Elle a été réalisée peu de temps après le jour du dépassement de 2017, soit le 2 août, jour à partir duquel la totalité des ressources produites par la Terre ont été épuisées. Cela signifie qu’a partir de ce jour, l’humanité vit « à crédit », en consommant plus que ce que produit la Terre en une année. Cette caricature prend donc place dans un contexte où la question environnementale est très importante voire même urgente. En effet, le jour du dépassement ne cesse d’avancer sur le calendrier, puisqu’il se situait au mois de novembre durant les années 1980. De plus, les conséquences écologiques de l’activité humaine sont dramatiques (cf. I). Ce contexte est d’ailleurs prégnant dans le message que cette caricature cherche à faire passer.
Afin de poursuivre l’analyse pragmatique, nous allons nous intéresser aux interprétants sociaux et culturels. Ici, le fond noir renvoie à l’espace, voire la galaxie et l’univers, dans lequel se trouve la planète Terre. D’autre part, le trognon de pomme renvoie ici à la consommation. En effet, celui-ci indique que la consommation du produit qu’est la pomme est terminée, puisqu’il n’y a plus rien à manger dessus, il est donc généralement jeté à la poubelle. Ce trognon sert donc à symboliser le jour du dépassement, jour à partir duquel la totalité des ressources produites par la Terre ont été épuisées.
Dans un troisième temps, on va évoquer le dispositif d’énonciation. Dans le cadre de cette caricature, l’émetteur, c’est-à-dire le dessinateur Jacques Sondron, a plusieurs cibles : la rédaction du journal, qui doit être convaincue de la caricature pour la publier, son public, correspondant aux personnes lisant le journal, voire même le monde entier, ou du moins le plus grand nombre de personnes possibles, puisque cette caricature a été reprise dans un article du courrier international. Enfin, dans une moindre mesure, on peut penser que cette caricature est également adressée aux responsables politiques des différents États et institutions internationales (comme l’ONU), qui ont le pouvoir d’agir et qui peuvent voir cette caricature par le biais de différents médias : journaux papiers et numériques, voire même télévisés si la caricature a un impact suffisamment important.
Afin de conclure l’analyse pragmatique de cette image, on va analyser l’effet recherché par l’auteur de cette caricature. Par le biais d’un message clair, représenté par la phrase servant de légende, combiné à la triste vision de la Terre qui nous est offerte, l’auteur recherche un impact fort. En effet, par le biais de cette caricature, il essaie d’interpeller, de choquer, d’émouvoir, voire même d’attrister les personnes voyant cette caricature. Par le biais de ces diverses émotions, son objectif et simple : interpeller et alerter le plus grand nombre de la situation précaire dans laquelle nous nous trouvons.
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6 - L’image que l’on va étudier est une caricature réalisée par le dessinateur belge Jacques Sondron, parue dans le journal belge l’Avenir en août 2017. J’ai choisi cette image pour plusieurs raisons. Tout d’abord, parce qu’elle correspond à une image trompeuse, condition sine qua non pour qu’elle puisse être choisie. Ensuite, le sujet qu’elle traite est un sujet très important et sensible actuellement : l’environnement. En effet, l’environnement est un sujet qui pèse et ne cesse de revenir dans l’actualité. Ce n’est pas anodin car la pollution issue des êtres humains est très importante, au point que la période actuelle est nommée par les scientifiques l’anthropocène. Cette période est marquée par de nombreuses disparitions d’espèces animales et végétales au cours des dernières années, l’épuisement des ressources qui parfois deviennent même inutilisables, des habitats et régions qui deviennent invivables et enfin, le dérèglement climatique. Afin de sensibiliser le monde à ce sujet important et peu réjouissant quand on pense aux perspectives qui nous attendent, je pense que la caricature est un bon moyen pour y parvenir. En effet, la caricature est un art pouvant parler à tout le monde par le biais de divers procédés comme le dessin, la simplicité (car allant parfois droit au but) et l’humour, ce qui peut rendre un message encore plus impactant. Pour ces raisons, j’ai donc choisi d’analyser cette caricature car elle fait passer un message fort, par le biais d’une image trompeuse.
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7 - Cette image possède une forme trompeuse afin de faire passer un message clair sur l'environnement.
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8 - Une image trompeuse peut-être utilisée à différentes fins. Cela peut-être dans le but de créer une illusion d'optique afin de duper et d'impressionner le public. D'autre part, une forme trompeuse peut servir dans le domaine de l'humour mais aussi à faire passer des messages.
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Date Created
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13/12/2023 10:50:23
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Identifier
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1179 3460 13/12/2023 10:50:2