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Title
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Rémi Mahouy Tweet du garçon au ballon
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Description
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Le document est une publication digitale créée avec différents outils de manipulation d’images : Leonardo qui est une intelligence artificielle de création graphique ; GIMP, un outil de de manipulation et de retouche d'image ; et Figma, un éditeur de graphiques vectoriels et un outil de prototypage.
L’image trompeuse correspond à un tweet qui apparait comme avoir été postée le samedi 9 décembre 2023 sur le réseau social Twitter (appelé X aujourd’hui) par Simon Loticet un photographe amateur.
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A comme question
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1 - Justification du caractère trompeur de l'image
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2 - Analyse syntaxique
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3 - Analyse sémantique
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4 - Analyse pragmatique
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5 - Pourquoi et en quoi cette image est-elle trompeuse ?
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6 - Raisons de ce choix
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7 - Conclusion
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8 - Bilan
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A comme réponse
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1 - Cette image est trompeuse à plusieurs niveaux. D’abord le document se sert de faits réels d’actualité pour tromper le spectateur et l’inciter à réfléchir aux problématiques sous-jacentes aux conflit israélo-palestinien. La plausibilité de l’image participe à la rendre trompeuse, il est possible de mêler un enfant à une scène de manifestation en France
participant ainsi à tromper le spectateur. Ensuite, une manifestation a véritablement eu lieu le samedi 2 décembre à Lyon, il est donc possible pour une personne d’y croire si elle se contente de cette information. Toutefois, il suffit de recueillir quelques informations pour comprendre que cette manifestation a eu lui sans tension entre les manifestants et les forces de l’ordre.
Le choix du réseau social twitter comme image trompeuse peut aussi permettre de rapidement faire parler autour d’un contenu car au-delà d’être un réseau social c’est aussi un média de communication et de débat que de nombreux profils publics utilisent pour faire circuler des informations. Ce réseau est donc une place de choix pour constituer une
image trompeuse.
On peut néanmoins remarquer quelques incohérences dans l’image qui permet aisément de voir la supercherie. L’arrière-plan est très flou et très peu réaliste cela donne d’ores et déjà une impression d’irréel. Ensuite, comme cité dans le document, le drapeau de la Palestine semble flotter au vent tandis que la fumée des gaz lacrymogènes s’élève verticalement. Le lieu ne correspond pas au parc de Sergent Blandan comme annoncé dans le post twitter ce qui le décrédibilise. Et enfin, l’AFO et le drapeau ne sont pas très bien incrusté dans l’image lui faisant perdre en crédibilité.
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2 - La manipulation des images existe depuis plusieurs siècles dans différents contextes. Les images ont été modifiées pour de la propagande militaire et politique mais aussi dans des contextes artistiques ou encore satiriques. Toutefois, la manipulation graphique est longtemps restée réservée aux experts graphiques. Depuis un peu plus d’un an les images générées par intelligence artificielle inondent la toile mondiale. Cette innovation technique accessible au plus grand nombre permet de réaliser des images trompeuses réalistes en quelques secondes sans avoir de quelconques connaissances en design graphique.
Au plan technique, « Le garçon au ballon » est une image politisée créé grâce à l’utilisation successive de trois logiciels. Initialement la première étape a été d’écrire un script puis d’introduire celui-ci sur l’application en ligne Leonardo Ai qui a permis de créer une base de travail solide (figure 1). L’image créée était au format carré de 768 x 768px avec le
« Vintage Style Photography » de l’application et elle a été construite à partir du script suivant (traduit de l’anglais) : « Réalisez une illustration ayant pour toile de fond une manifestation, où un brouillard de fumée provenant de grenades fumigènes et de gaz lacrymogènes enveloppe l'atmosphère. Au centre de la scène, un enfant se tient debout,
le dos tourné, tenant dans sa main droite un ballon rouge gonflé à l'hélium. »
A partir de cette première image le second logiciel GIMP à permis d’ajouter des éléments à connotations fortes en arrière-plan et de retirer 5 pixels de la partie basse de l’image qui était inutile (format 768 x 763 px). Par un procédé de détourage l’AFO et le drapeau ont été intégrés dans l’image.
Enfin, le dernier logiciel, Figma a permis de créer le cadre et le texte visuel autour de l’image afin d’imiter une publication sur le réseau sociale twitter. Le cadre utilisé provient d’un Template du Web Designer Simon Fairhurst. Finalement l’image était au format rectangulaire horizontale de 960 x867px.
Au sein du document on peut donc distinguer deux éléments principaux : un cadre contenant du texte visuel et une image générée puis retouchée.
Au plan linguistique, l’image ne contient pas d’image excepté son titre en légende « Le garçon au ballon ». Ce titre nous donne plus d’informations sur l’identité du personnage au centre de l’image et mets l’accent sur le ballon. D’un autre côté le cadre contient un corps de texte contenant des éléments qui nous donnent plusieurs informations sur le contexte de l’image. D’abord, le texte indique que la photo a soi-disant été prise « samedi dernier » soit 7 jours avant la publication du post sur twitter le samedi 2 décembre. Le texte mentionne que le lieu de la photographie serait le parc Sergent Blandan qui est situé en plein centre de la ville de Lyon en France. On apprend ensuite que le cliché aurait été pris durant une manifestation de soutien aux civiles palestiniens. D’autre part, l’image trompeuse contient des éléments tels que des mots-dièse (#), codes des réseaux sociaux, et des indications visuelles sur la date de publication, le nombre de vu, les commentaires etc.
Au plan iconique, l’image contenu dans le document semble avoir été prise à la lisière d’une forêt. Cette image montre un enfant de dos qui tient un ballon, ce qui semble être un agent de force de l’ordre (AFO) et un drapeau de la Palestine très probablement tenu par des manifestants. Elle est découpée en 4 plans :
- Au premier plan on peut voir un enfant de dos qui tient un ballon bleu. L’enfant semble posté sur ses deux jambes presque de profil avec la tête dirigée en fonction de l’arrière-plan (les émeutes). Il porte un gilet à capuche avec les mains le long du corps. Sa tête est bien droite dirigée vers l’horizon. Sa position fait penser qu’il est captivé par la scène à laquelle il fait face.
- Au second plan on peut voir de l’herbe haute et sèche qui sépare le garçon de la scène. On a l’impression que la scène prend part au beau milieu de nulle part. D’après la couleur de l’herbe on peut faire l’hypothèse que la scène à été prise en hiver ce qui semble cohérent avec la date annoncée sur le tweet.
- Au troisième plan on peut décerner trois éléments distincts la fumée des lacrymogènes, un drapeau de la Palestine et un AFO. La fumée est très épaisse au sol et de plus en plus dissoute en prenant de la hauteur. L’agent des forces de l’ordre est de dos, on ne voit que le haut de son corps à cause de la fumée. On peut deviner le mot « police » sur ce qui semble être son gilet pare-balle. On peut également hypothétiser qu’il tient une arme de maintien de l’ordre au vu sa posture. Le drapeau de la Palestine dépasse également de la fumée. Il semble prendre le vent qui vient de la gauche de l’image ce qui est contradictoire avec la fumée qui semble s’élever à la verticale révélant le peu de vent. On peut aussi supposer que ce drapeau est porté par un groupe de manifestant.
- Enfin au quatrième plan le fond de l’image est très sombre, on peut malgré tout distinguer de la végétation parmi le flou général. Signalant que la scène prend place dans un lieu végétalisé.
Tous ces éléments dressent un portrait d’une ambiance très sombre qui est d’autant plus exacerbée par le contraste du ballon de couleur bleu vif.
Au plan plastique, il y a une incohérence de netteté au sein de l’image qui lui fait perdre en réalisme. L’enfant tout comme l’herbe haute et la fumée son net on ne peut donc pas dire comment à été prise la photo. Malgré tout, on peut dire que le point de vue est lointain et que l’angle de vue est entre un angle de vue latéral et dorsal. De plus, l’image est au format 8x8 cm avec un cadrage plutôt serré. Au niveau des couleurs on remarque qu’il y a peut de
couleur qui ressortent de l’image excepté le ballon qui est d’un bleu vif. Ce choix permet de mettre l’accent sur le ballon qui interroge par sa présence.
Pour ce qui est de la composition de l’image elle est très hétérogène avec de l’herbe dans le 1/5 bas de l’image puis la fumée épaisse qui occupe un second 1/5 de l’image et l’arrière-plan végétal plutôt sombre qui remplit les 3/5 restant. On peut ajouter que de la fumée moins épaisse vient recouvrir une large partie de l’arrière-plan. La fumée forme un genre de « W » et laisse au spectateur la possibilité d’entrevoir l’AFO et le drapeau de la Palestine au niveau des zones les plus basses.
Au niveau du cadre l’enfant est l’élément central de l’image il sépare d’un côté les forces de l’ordre et de l’autre côté les manifestants représenés par le drapeau de la Palestine. L’enfant est donc mis en centre du conflit mais d’un autre côté la distance entre les différents plan le mets plutôt dans une situation d’observateur de la situation. La ligne horizontal définie avec l’herbe est détruite par la suite par la fumée qui vient mettre du désordre dans la composition de l’image créant de la confusion. Le contraste avec l’arrière plan permet de faire ressortir les éléments principaux de l’image tels que le drapeau et l’AFO qui malgré le flou sont tout de suite visible. Le jeu de lumière sur la chevelure et le gilet de l’enfant permet de le mettre en valeur et de le présenter comme une lueur d’espoir dans une composition très sombre.
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3 - Sur le document final l’image est à moitié coupée par le cadre afin d’intégrer les dimensions du cadre. C’est pourquoi la référence de cette partie sera l’image après le traitement avec le logiciel GIMP disponible sur la figure 1. Comme pour le plan iconique on peut distinguer 4 plans bien distincts les uns des autres :
- Au premier plan on distingue ce qui semble être un enfant (ce qui est confirmé par le titre de l’image) qui tient un ballon de couleur bleue gonflé à l’hélium. Le fait que le personnage au centre de l’image soit un enfant souligne le contraste entre son innocence et le contexte de violence et d’injustice qui l’entoure à travers la manifestation. De plus, on peut voir cet enfant comme un moyen de critiquer les politiques mondiales en les appelant à une prise de conscience. Le fait qu’un enfant soit placé dans ce contexte peut également susciter l'empathie des spectateurs. De plus, la présence d'un enfant dans un contexte violent peut être une métaphore de l'innocence perdue dans un monde troublé. Cela peut refléter les perturbations de l'enfance causées par des événements traumatisants rappelant ainsi le contexte de l’image. En effet, de nombreux enfants sont impliqués de force dans le conflit israélo-palestinien. L’anonymat de l’enfant est aussi là pour indiquer au spectateur que cet enfant pourrait être n’importe quel enfant et que ces évènements peuvent tous nous toucher.
- Le ballon que tien l’enfant flotte en l'air, créant une impression de légèreté et de liberté qui pourrait représenter les concepts de libération, ou d'évasion. Ces concepts font écho à la situation actuelle au sein de la bande de Gaza ou des milliers de civils rêvent de pouvoir se libérer et s’évader comme le ferait un ballon sans contrainte. D’un autre côté le ballon sont également vulnérables aux éléments extérieurs et peuvent éclater facilement, évoquant ainsi la fragilité de l'existence. Le bleu est souvent associé à la tranquillité, à la sérénité ou à la profondeur émotionnelle. Le contraste entre la couleur du ballon et son environnement renforce le message que fait passer l’objet dans un environnement beaucoup moins coloré. Le ballon rend la scène irréaliste et mène le spectateur à s’interroger sur la place des enfants dans le conflit actuel entre Hamas et Israël. L'interprétation reste toutefois subjective, dépendant de l'expérience individuelle du spectateur et de la manière dont il perçoit les éléments visuels en relation avec le message global.
- Au second plan, on peut voir des hautes herbes qui permettent de créer une distance entre le garçon qui est spectateur de la scène et la manifestation qui prend place un peu plus long. Cette séparation entre le garçon et la scène permet également de dénoncer l’exposition des enfants du monde entier à la violence autant du côté des enfants palestiniens pris dans la guerre que des enfants de Lyon qui sont spectateurs de scène de violences (cela peut aussi passer par des violences via les écrans).
- Au troisième plan la présence de fumée peut symboliser la violence et la répression souvent exprimer de la part des civils palestiniens. Elle peut également évoquer un sentiment de résistance face à l'oppression et à l'injustice. La fumée peut créer une atmosphère de chaos et de confusion, reflétant la complexité des situations politiques et sociales dans le conflit israélo-palestinien notamment qui dure depuis de nombreuses années et dont les causes sont multifactorielles.
- Enfin, l’arrière-plan très sombre pourrait évoquer au spectateur un sentiment d'incertitude ou de danger associé aux événements en cours. Etant un foret l’arrière-plan pourrait également être interprétée comme un lieu empreint de mystères et de secrets. Elle pourrait symboliser des aspects cachés ou non divulgués des enjeux politiques ou sociaux liés à la manifestation. L'opposition entre la forêt sombre et la lumière sur le garçon peut créer un contraste visuel symbolique.
En somme, cette photographie est une image sémantiquement riche qui représente de manière marquante les conséquences du conflit sur les civiles et notamment les enfants.
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4 - Pour cette partie de l’analyse, il est indispensable de préciser le contexte derrière ce document. Le conflit israélo-palestinien est un conflit long et complexe qui oppose Israël, un État établi en 1948, et les Palestiniens, dont le territoire historique a été divisé entre Israël, la Cisjordanie et la bande de Gaza. Les origines du conflit remontent au début du 20e siècle, avec des revendications concurrentes de droits territoriaux et nationaux. Les points de discorde incluent la souveraineté sur Jérusalem, les frontières, les réfugiés palestiniens, et la coexistence de deux États indépendants. Le conflit a donné lieu à plusieurs guerres et cycles de violences, et malgré des efforts internationaux pour parvenir à une solution durable, les tensions persistent. Les négociations de paix ont souvent échoué en raison de désaccords profonds et de la complexité des problèmes en jeu. La situation demeure un défi majeur sur la scène internationale, avec des répercussions régionales et mondiales.
En effet, le contexte actuel autour du conflit israélo-palestinien fait de nouveau beaucoup parler en France depuis l’attaque organisé du Hamas du 7 octobre dernier. En réponse à cet acte de violence Israël a lancé une opération militaire de taille visant à détruire le Hamas le même jour. Depuis ce jour le conflit entre Israël et le Hamas continue et de nombreux civils palestiniens notamment sont pris au sein du conflit. C’est dans ce contexte que plusieurs
manifestations en support aux civils palestiniens voient le jour depuis le 7 octobre.
Selon le ministère de la santé palestinien la guerre à Gaza a fait 4400 victimes et plus de 13500 blessés en une quinzaines de jours (ce chiffre évolue chaque jour). Parmi ces victimes, nombreuses étaient des civiles et c’est dans ce contexte que de nombreuses manifestations ont vu le jour partout dans le monde. L’image cherche à susciter l’interrogation du spectateur puis sa compassion par rapport aux évènements actuelles ayants lieu au sein de la bande de Gaza.
Un autre sens de l’image qui n’a pas encore été abordé est celui des conflits au sein des manifestations qui ont beaucoup fait parler durant le début de l’année 2023 en France. En effet, ce début d’année a été le théâtre de nombreuses manifestations qui se sont caractérisés de nombreuses violences dénoncées par et les forces de l’ordre et les manifestants. Cette image rappel ces évènements par le lieu où elle a soi-disant été prise et par la fraicheur des évènements. L’enfant ici joue le rôle de l’innocence et de la paix entre les deux parties qui ont trop souvent recours à des méthodes violentes.
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6 - L’idée de ce « Tweet » est venu par l’envie de créer une image trompeuse réaliste en lien avec l’actualité comme cela a déjà été fait auparavant. Par exemple l’image d’une manifestante enlaçant un agent des forces de l’ordre publiée sur Twitter le 8 février 2023 par un amateur graphiste1. Cette image à largement fait réagir les internautes sur les
réseaux sociaux et le but ici était de créer une image dans la même optique.
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7 - En conclusion, cette image est trompeuse pour son aspect réaliste et actuel, elle met en scène un enfant qui a une symbolique forte dans un contexte sombre aux enjeux complexes. Cette image soulève des questions humaines et sociétale autant au niveau du conflit israélo-palestinien que des conflits au sein des manifestions de la métropole. Cela mène le spectateur a se demander quel est le rôle et la position d'un enfant pris dans ces conflits.
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Date Created
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15/12/2023 18:14:31
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Identifier
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1007 3644 15/12/2023 18:14:3