Samuel Soupart A man holds up a burning Canadian flag

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Title
Samuel Soupart A man holds up a burning Canadian flag
Description
Cette représentation visuelle adopte une disposition horizontale, mettant en lumière le thème de la protestation générale. La photographie saisie présente un tableau captivant de l'événement protestataire, offrant un retour sur l'année 2016.
Publiée par le site Pégida Québec, elle soulève des questions inhérentes à la manifestation, suscitant ainsi une réflexion plus profonde sur les dynamiques sociopolitiques de cette époque précise.
A comme étudiant
Samuel Soupart
A comme question
1 - Justification du caractère trompeur de l'image
2 - Analyse syntaxique
3 - Analyse sémantique
4 - Analyse pragmatique
5 - Pourquoi et en quoi cette image est-elle trompeuse ?
6 - Raisons de ce choix
7 - Conclusion
8 - Bilan
A comme réponse
1 - Cette image peut être qualifiée de trompeuse car son objectif initial est associé à la manipulation. En effet, le groupe Pégida Québec cherche à induire en erreur la population
québécoise afin d'ancrer son idéologie et de gagner en soutien.
Ainsi, cette image, initialement capturée en 2010, est utilisée de manière frauduleuse pour influencer les événements de l'année 2016.
2 - En premier lieu, nous pouvons admettre que l'image représente une manifestation comme en témoigne la concentration de plusieurs individus vêtus de noir dans la rue, accompagnée de la manifestation de contestation symbolisée par le drapeau canadien en train de brûler. La présence des médias est également perceptible, avec un homme assis capturant le moment où le drapeau s'embrase et un autre homme debout photographiant le même instant. On peut également présumer la participation de deux hommes engagés qui filment et photographient la manifestation, peut-être dans le but de conserver des souvenirs personnels ou de diffuser visuellement leur engagement dans la contestation. Par ailleurs, on peut déduire la présence d'hommes, de femmes et d'enfants qui assistent à cet événement marquant. L'ensemble des éléments observés dans cette image suggère
une diversité de participants, chacun jouant un rôle distinct au sein de cette scène de contestation.
Le premier plan de l'image met en scène deux manifestants : l'un brandissant le drapeau incendié et l'autre avançant dans notre direction. Le second plan, quant à lui, regroupe les spectateurs présents à l'événement, tandis que le troisième plan offre une vue d'ensemble de la ville. Ces deux premiers plans sont connectés par les regards convergents de la foule et les appareils pointés vers le premier plan. Sur le plan plastique, la photographie est capturée de face, plaçant le spectateur au même niveau que la foule, bien que le visage de l'individu brûlant le drapeau demeure indiscernable. L'axe de lecture est horizontal, avec le second plan délimitant le champ visuel latéral et le premier plan définissant l'action centrale.
Une forme particulière est à noter, le drapeau flottant qui nous montre l’action est de forme
diagonale ce qui comprend deux sens : création du mouvement central et indication sur la portée de notre regard.
Notre photographie comporte également plusieurs signes linguistiques, nous pouvons voir :
• « Fuck G20 » que l’on retrouve sur une pancarte à l’envers. Il semble être écrit en rouge sur
un fond blanc.
• « Security » sur une deuxième pancarte écrit en rouge sur fond blanc en dessous d’un icône.
• « We » écrit à la craie blanche sur un sol gris béton.
• « Demand » écrit à la craie blanche sur un sol gris béton.
• « Daddy » écrit à la craie blanche sur un sol gris béton.
• « Capital » écrit à la craie blanche sur un sol gris béton.
• « Smash Capitalism » écrit en rouge puis en bleu sur une pancarte à fond blanc.
3 - Cette partie se consacre à s’occuper de la relation du signe à ce qu’il signifie. C’est la relation du signe à son sens et à sa référence. L'analyse sémantique d'une image va au-delà de l'analyse syntaxique en se concentrant sur la compréhension du contenu sémantique de l'image, c'est-à-dire la signification des objets, des actions et des concepts représentés dans l'image contrairement à l'analyse syntaxique, qui se concentre sur la structure et la composition visuelle de l'image.
Pour une première approche nous devons décomposer les couleurs présentes :
• Le noir et ses dérivés sombres : Se sont les couleurs les plus présentes dans le deuxième
plan (manteaux, gants, habits, cagoules, chaussures, casquettes). Le noir peut symboliser le
mystère, l'obscurité et l'inconnu, c’est l’ambiance de notre regard puisqu’on ne sait pas qui
sont ces personnes, le mystère et l’inconnu sont d’ailleurs accentués avec les visages cachés. Dans un contexte plus général, les couleurs sombres évoquent aussi la force voire même la violence. A travers les symboles sur ces couleurs, nous pouvons imaginer et affirmer qu’il y a un évènement dramatique. Enfin, il peut aussi représenter un dernier élément de notre photographie : la bétonisation, le symbole de la ville et des rues représenté par les teintes de gris.
• Le blanc : Le blanc est la couleur de la lumière et de la clarté. Il est utilisé pour représenter
la lumière du jour, la visibilité et la compréhension. Ici, il sert à comprendre l’action qui se
déroule, il agit comme un contraste. Il est utilisé dans le second plan et le troisième plan
pour mettre en valeur d'autres couleurs ou objets plus sombres. Il crée un contraste fort qui
peut attirer l'attention sur les éléments de l'image comme par exemple nos manifestants.
• Le rouge : Le rouge incarne la couleur du danger et des avertissements, étant une teinte
extrêmement visible souvent employée pour signaler des situations périlleuses. Les feux de
signalisation à gauche de notre image transmettent clairement un avertissement. De plus, le
rouge symbolise la chaleur et le feu, en tant que couleur évoquant la chaleur physique,
illustrée ici par les flammes du drapeau. Enfin, le rouge est également emblématique de la
colère et de l'agitation, des émotions souvent associées aux manifestations telles que celle
représentée sur notre photographie.
• Les couleurs claires : Il s’agit du reste des couleurs de notre photographie qui met en
symbole la lumière de la journée.

Notre photographie illustre un conflit, une dualité entre des tons sombres et des teintes claires. Bien que l'aspect sombre ne domine pas en termes de majorité, il représente une minorité significative, soulignant que l'anonymat et le mystère ne prévalent jamais en grand nombre. Cette minorité évoque ainsi le mystère, l'anonymat, le secret et l'inconnu. Le symbole du danger se manifeste à travers le feu ; en observant les flammes, les spectateurs peuvent ressentir la menace inhérente à la manifestation. Les flammes ont la dualité d'être à la fois destructrices et annonciatrices du danger futur lié à l'événement de cette manifestation. Une relation texte-image émerge car le mot "security" est intrinsèquement lié au symbole du danger, soulignant la nécessité de se protéger contre les menaces. De plus, le feu joue un rôle symbolique en tant qu'indication d'un danger visible et immédiat.
4 - Dans le niveau d’analyse pragmatique, le signe est étudié en fonction de ses usagers, et de leurs effets sur leurs destinataires. C’est le signe en fonction du contexte dans lequel il se situe, et de son interprète. Elle se concentre sur la manière dont la communication est influencée par des facteurs contextuels, sociaux, culturels et psychologiques, et sur la manière dont les informations sont interprétées en fonction de ces facteurs.
La photographie capture un moment clé de la société, inscrit dans un mouvement socio-culturel significatif et récurrent du pays. La diffusion de cette image témoigne de l'importance cruciale du mouvement à cette période. La scène se déroulant dans la rue souligne son dynamisme, invitant d'autres individus à se joindre à la foule. L'objectif est de véhiculer la colère, le désordre, mais également l'unité et la solidarité entre ceux qui partagent les mêmes idées de contestation.
Cependant, le message initial est dévié de sa signification d'origine. Publiée en 2016 sur le site Pégida Québec, cette photographie prétend que des réfugiés syriens ont incendié le drapeau du Canada. La réalité est tout autre, car il ne s'agissait pas de Syriens, mais de manifestants canadiens lors du sommet du G20 à Toronto en 2010. L’analyse syntaxique nous le dévoile pourtant grâce aux signes linguistiques et en particulier celui au second plan sur une pancarte à l’envers où il est inscrit « Fuck G20 ». Dès lors, il était simple de démentir les propos du groupe Pégida. Le contexte entourant la diffusion de cette image en 2016 est marqué par la désinformation et l'appropriation politique. Le groupe Pégida (Patriotische Europäer Gegen die Islamisierung Des Abendlandes) possède des branches à travers le monde avec pour objectif de s'opposer à l'islamisation, à l'immigration et au droit d'asile. En relayant cette ancienne photographie datant de 2010, leur intention est clairement de tromper le public canadien, de propager leurs idées, et d'installer la peur au sein de la population pour imposer leur idéologie. Cette volonté du groupe Pégida Québec est également ancrée dans un contexte socio-historique. L'année 2016 représente une période de revers pour le groupe Pégida au Canada, illustrée notamment par l'échec de leur tentative de manifestation le 6 février 2016. Les membres du groupe prévoyaient de protester contre l'immigration de masse et l'islamisation, mais leur démarche est contrecarrée par la présence de contre-manifestants. Cette année là est signe d'autres échecs, incitant le groupe à chercher à s'approprier une image en la détournant de son sens initial. Face à ces revers, le groupe tente de manipuler l'opinion public en relayant une ancienne photographie, espérant ainsi inverser la tendance et donner un effet d’interpellation auprès de la population. Malgré le succès initial de cette tentative auprès de certains canadiens qui prennent l'information au premier degré, d'autres se mobilisent pour diffuser la vérité et démentir les intentions de Pégida.
5 -
6 - Le choix de cette image témoigne de la volonté de mettre en lumière la manipulation corrompues d'une image à des fins politiques.
7 - En conclusion, notre analyse approfondie de cette image capturée en 2016 et relayée par le
site Pégida Québec révèle un tableau complexe d'un événement protestataire. Notre approche méthodique, décomposée en analyses syntaxique, sémantique et pragmatique, révèle plusieurs dimensions et significations imbriquées dans cette représentation visuelle. L'analyse syntaxique a dévoilé la structure fondamentale du discours, mettant en lumière les liens entre les signes plastiques et iconiques. L'exploration sémantique a ouvert la porte à la signification profonde, révélant les nuances, les connotations et les symboles. Enfin, l'analyse pragmatique a élargi notre perspective en examinant le contexte et les implications pratiques du discours à travers notre société. Cette approche analytique confirme que l'image en question constitue un ensemble complexe où se croisent divers éléments, signes et intentions. Elle met en lumière la puissance de cette image dans la construction du discours social, la complexité des dynamiques protestataires, et souligne l'importance cruciale d'une analyse contextuelle approfondie pour appréhender pleinement sa portée et son impact.
8 - La photographie capture un moment clé de la société, mais son interprétation est altérée par des facteurs idéologiques et politiques, illustrant la puissance et la manipulation des images dans le discours public.
Date Created
13/12/2023 08:20:37
Identifier
1045 3720 13/12/2023 08:20:3